L’Europe et la Russie

Depuis 1997, les relations politiques et économiques entre l’Union européenne (UE) et la Russie reposent sur un Accord de partenariat et de coopération (APC). Cet accord vise à promouvoir le commerce et les investissements et à développer des relations économiques harmonieuses entre l’UE et la Russie. Cette relation structurée a été davantage encadrée par les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis l’adhésion de la Russie à cette dernière en 2012.

La Russie représente le quatrième partenaire commercial de l’UE, tandis que l’UE est le principal partenaire commercial de la Russie. Cependant, les échanges commerciaux UE-Russie ont connu une baisse continue depuis 2012, chutant de 44 % entre 2012 et 2016, passant de 339 milliards d’euros en 2012 à 191 milliards d’euros en 2016. Les principales exportations de l’UE vers la Russie incluent des machines, des équipements de transport, des produits chimiques, des médicaments et des produits manufacturés. Quant aux importations, elles se concentrent principalement sur les matières premières, en particulier le pétrole (brut et raffiné) et le gaz.

Les relations commerciales entre l’UE et la Russie s’étendent également au commerce des services et aux investissements directs étrangers, jouant un rôle crucial dans l’économie des deux régions. Malgré ces liens forts, le commerce a diminué depuis l’adhésion de la Russie à l’OMC en 2012.

En 2008, l’UE et la Russie ont entamé des négociations sur un nouvel accord visant à fournir un cadre complet pour les relations bilatérales de commerce et d’investissement. Toutefois, en mars 2014, le Conseil européen a suspendu les négociations en raison de la situation en Ukraine.

En 2010, la Russie a créé une union douanière avec le Kazakhstan et la Biélorussie, qui est devenue l’Union économique eurasiatique (UEEA) en 2015, avec l’adhésion de l’Arménie et du Kirghizistan la même année. L’adhésion de la Russie à l’OMC en 2012 a été marquée par de grandes attentes quant à la libéralisation du commerce. Cependant, les flux commerciaux entre l’UE et la Russie ont continuellement diminué depuis cette date, tendance observée avec tous les principaux partenaires commerciaux de la Russie.

Cinq ans après son adhésion à l’OMC, la Russie ne respecte toujours pas tous ses engagements. La politique de substitution des importations lancée par la Russie en 2014 remet en question sa volonté de se conformer aux règles de l’OMC. L’UE continue d’utiliser tous les instruments politiques bilatéraux et multilatéraux disponibles, le cas échéant, pour s’assurer du respect des règles de l’OMC. Le respect de ces règles est un élément clé pour améliorer les relations commerciales et d’investissement avec la Russie à long terme.

L’UE a déposé quatre différends à l’OMC contre la Russie depuis son adhésion en août 2012. En 2014, concernant les droits d’importation excessifs de la Russie, l’OMC a confirmé que ces droits violaient ses règles. Depuis mai 2017, la Russie a réduit ses droits d’importation sur les lignes tarifaires contestées conformément à ses engagements à l’OMC. Toujours en 2014, en ce qui concerne l’embargo russe sur la viande de porc de l’UE, l’OMC a confirmé que l’interdiction russe était illégale. La Russie est désormais obligée de mettre ses mesures en conformité avec ses engagements à l’OMC. En outre, concernant les droits antidumping de la Russie sur les véhicules commerciaux légers, l’OMC a déclaré que certains aspects des droits étaient incompatibles avec ses règles. La Russie a fait appel et l’UE a contre-appelé. Les procédures d’appel sont en cours.

Les relations commerciales entre l’UE et la Russie sont profondes mais confrontées à des défis significatifs. La dynamique commerciale a été affectée par divers facteurs, y compris l’adhésion de la Russie à l’OMC et les tensions politiques. Les négociations et les litiges en cours à l’OMC témoignent des efforts continus pour résoudre les différends et renforcer le système commercial multilatéral. Les développements futurs dépendront de la volonté des deux parties de naviguer à travers ces défis complexes et de leur engagement envers un système de commerce mondial ouvert et équitable.